Revue Mémoires en jeu (Memories at stake), n° 3 : "Tourisme mémoriel : la face sombre de la terre? (Dark tourism : the dark side of the earth?)"

Dossier coordonné par Annette BECKET et Charles FORSDICK

Mémoires en jeu (Memories at Stake) : https://www.memoires-en-jeu.com/

Publication avec le soutien du CELIS

On a déjà constaté l’étonnant développement à la fois social et culturel du, ainsi nommé en anglais, Dark tourism. Des centaines de milliers de « touristes » sillonnent la terre pour visiter des lieux de terreur politique, de combats mémorables, de souffrances toujours. Cela fait longtemps que le camp-musée d’Auschwitz-Birkenau a dépassé le million de visiteurs annuel, mais l’île de Gorée au Sénégal, le bagne de Port-Arthur en Tasmanie ou le musée de l’Holocauste à Washington n’ont rien, mutatis mutandis, à lui envier. De l’Asie à l’Afrique du Sud, via le Rwanda, de la Pologne à l’Argentine ou à Nankin, les lieux sont innombrables. S’agit-il là d’un exotisme du passé dont les scénographies mémorielles nous procurent une illusion de proximité ? Le terme de « tourisme » – qui vient de l’anglais où il n’a pas la même résonance qu’en français – ne réduit-il pas des intentions et des pratiques multiples et complexes de groupes ou d’individus ?

Dark tourism: the dark side of the earth? It has become increasingly apparent that so-called “Dark Tourism” has been on the rise, socially and culturally, for the past few years. Hundreds of thousands of “tourists” are travelling across the planet to visit sites of either political terror or of memorable battles, always associated with human suffering. For a while now, the Auschwitz-Birkenau camp-museum has been the destination for more than a million visitors per year; however, Goree Island in Senegal, the Port-Arthur penal colony in Tasmania or the Holocaust Museum in Washington continue, mutatis mutandis, to attract similarly high numbers. From Asia to South Africa via Rwanda, from Poland to Buenos-Aires or Nanking, there is a plethora of such sites. Does this phenomenon reflect the exotic allure of the past, one to which the memorial scenography produces an illusion of proximity? Does the word “tourism” reduce the complexity of the numerous motivations and practices of groups or individuals who visit memorial and historical sites?
  • Dates
    Paru le 20 mai 2017, Créé le 20 mai 2017
  • Éditeur
    Paris, Éditions KIMÉ, mai 2017, 146 p.
    ISBN : 978-2-84174-789-4
    Prix : 15 euros