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Décès de Jean Ehrard

Publié le 13 septembre 2023 Mis à jour le 25 septembre 2023
Date
Du 13 septembre 2023 au 19 septembre 2023
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de Jean Ehrard, survenu à son domicile le 10 septembre 2023.

Jean Ehrard était une personnalité éminente de notre université. Arrivé en 1962 à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand, il y est devenu Professeur de littérature française après avoir soutenu en 1964 une brillante thèse sur l’idée de nature dans la première moitié du XVIIIe siècle. Figure majeure de la recherche sur le dix-huitième siècle et spécialiste reconnu de l’œuvre de Montesquieu, il a co-fondé le Centre de recherches révolutionnaires et romantiques (CRRR) et l’a dirigé avec Paul Viallaneix, organisant de nombreuses manifestations et animant un groupe de recherche pluridisciplinaire clermontois très actif. Elu Doyen de la faculté des Lettres pour ses convictions humanistes et progressistes en 1968, il a œuvré à la modernisation des institutions universitaires. Cet engagement collectif, fondé sur des valeurs très fortes et une profonde générosité s’est déployé dans tous les domaines : secrétaire général de la jeune Société française d’études du dix-huitième siècle à partir de 1971, il en est devenu Président de 1980 à 1984 puis Président d’honneur. Il a fondé en 1989 la Société Montesquieu dont il a également été Président puis Président d’honneur. En parallèle, il a entamé une carrière politique et a été élu maire de Riom, sa ville d’adoption, sous l’étiquette PS, de 1977 à 1989.

La fin de sa vie a été attristée par une cécité devenue totale vers 2015 et le décès, en 2016, de son épouse et complice, Antoinette Ehrard, historienne de l’art à l’Université Blaise Pascal. Jean Ehrard a néanmoins continué jusqu’au bout à s’intéresser à l’actualité politique, culturelle et universitaire et à recevoir ses nombreux amis, entouré de l’affection de ses proches. Il a achevé en 2019 ses mémoires, publiés sous le titre Souvenirs d’un Hareng saur. Un dix-huitiémiste dans le siècle, où l’on peut consulter sa magistrale bibliographie.