• Colloque,

Journée d'études des doctorats du CELIS : «Rythme(s)»

Publié le 17 octobre 2018 Mis à jour le 18 octobre 2019
Date(s)

le 25 septembre 2015

Lieu(x)
MSH - 4 rue Ledru à Clermont-Ferrand
Amphi 220

Comité d’organisation : Marlène Barroso, Marion-Charlotte Clavilier, Yana Moral, Lucie Tiravy, Yoann Sarrat

Le rythme est partout, au cœur de notre quotidien, structurant le rapport de l’homme à l’existence ; il « n’est pas une mesure [mais] une vision du monde », disait le poète Octavio Paz. Constituant une notion très largement pluridisciplinaire et polysémique, le rythme peut potentiellement superposer le mouvement de la nature, du monde et celui de l’homme, tout comme il implique le corps créateur autant que la création. La temporalité humaine est une temporalité rythmique. Mais derrière cette « évidence » du rythme, se cache une notion riche et complexe. Il paraît judicieux de puiser avec Emile Benveniste à l’étymologie : « Rythme » vient du grec signifiant « couler », le « rythmos » dénotant une « manière particulière de fluer ». D’après Benveniste – précurseur dans une anthropologie du rythme – le rythme a été associé très tôt avec « le mouvement régulier des flots » marins, par analogie du rythme humain avec le paradigme naturel. Dans son fameux essai, Critique du rythme, Henri Meschonnic, à la suite de Benveniste, propose de faire du rythme le « signifiant majeur » et explique ceci : « parlant du rythme, c’est de vous que je parle, c’est vous qui parlez, les problèmes du rythme sont les vôtres. La critique du rythme n’a pas de conclusion. Elle est ouverte sur l’historicité du langage, de la littérature, de la théorie ». Selon lui, la façon dont le rythme a été considéré à partir du paradigme naturel doit être renversée : c’est l’homme qu’il faut envisager comme un « impulseur » de rythmes, développant ainsi une poétique du rythme. Pierre Sauvanet, quant à lui, distingue trois critères constitutifs : la structure, la périodicité et le mouvement tout en distinguant rythme et rythmique.