Rencontre : «Le témoignage oral : parole des sans-voix & enjeux normatifs»

La dimension orale de la mémoire et de la transmission traverse notre histoire et en constitue un élément fort. Comme le rappelle Philippe Joutard : «L'histoire orale donne à comprendre, de l'intérieur, une société accessible par d'autres biais». Pourtan cette présence est également source de débats, voire de polémiques. Faut-il considérer qu'il y a là une question politique touchant ceux que l'on nomme les «sans voix» parce qu'ils n'ont pas eu les moyens de s'exprimer et d'être entendus, qu'il s'agisse des soldats au front, des rescapés des camps ou des classes socialement, économiquement ou radicalement défavorisées ou discriminées, ou parce que ce sont des femmes? L'oral est-il aussi ce qu'il reste à «celles qui n'ont pas écrit», pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Anne Roche. Est-ce une question culturelle parce qu'une {éducation} est requise pour se faire entendre. Quels enjeux normatifs cela déclenche-t-il pour cadrer et formater ce qui pourrait s'exprimer sans réserve? Faut-il voir là une question disciplinaire parce que la science, notamment l'histoire, a longtemps privilégié l'écrit? Ce sont là autant de questions qui alimenteront cette rencontre entre nos trois invités et qu'ils auront eux-mêmes alimentées par une communication.
Phlilippe Joutard (historien, Université de Provence Aix-Marseille I) : «Les retours du témoignage»

Anne Roche (spécialiste de littérature française et francophone, Université  Provence Aix-Marseille I) : «Récits de vie, mises en forme de l'oral»

Nathalie Ponsard (historienne, UCA, membre du CHEC) : «Mémoires de rencontres en milieu militant ouvrier (2ème  moitié du XXe siècle)»